DPE : ce que révèle (et ne révèle pas) votre diagnostic énergétique

Le DPE, vous connaissez sûrement. Ce document obligatoire pour vendre ou louer un logement vous donne une note de A à G, censée refléter la performance énergétique de votre bien.
Mais derrière ces fameuses étiquettes colorées, savez-vous vraiment ce que le DPE évalue, comment il est établi… et surtout, pourquoi il peut parfois sembler approximatif ou incohérent ?

Spoiler : votre diagnostiqueur à souvent fait son travail correctement ! En revanche, lui aussi, est tributaire d’un cadre très normé et d’outils très… standardisés.

Voici donc les clés pour mieux comprendre votre DPE, ses limites et comment l’optimiser.

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Ce que le DPE mesure (et comment)

Le DPE est encadré par une méthode de calcul nationale, appelée 3CL, basée sur une modélisation théorique du logement : orientation, isolation, chauffage, vitrage, ventilation… tout y passe, à condition que ce soit visible ou justifié.
Le diagnostiqueur ne peut pas démonter, casser ou déplacer quoi que ce soit. Il se base uniquement sur ce qui est accessible et visible.

Le diagnostiqueur ne tire donc pas ses conclusions au hasard, mais renseigne dans un logiciel agréé des données relevées sur place ou fournies par le propriétaire.

Lorsque certaines informations ne peuvent être constatées, il est en droit de s’appuyer sur un justificatif officiel (factures de travaux, plans, fiches techniques…). Sans preuve, la réglementation impose l’utilisation d’une valeur par défaut, souvent pénalisante.

Exemple concret : s’il constate qu’un mur est doublé, mais ne peut pas en vérifier l’isolation (aucun accès, pas de justificatif), il devra appliquer une valeur par défaut, ce qui impacte négativement la note énergétique.

Beaucoup de propriétaires sous-estiment encore l’importance des justificatifs. Pourtant, un simple document peut permettre de gagner plusieurs lettres sur le DPE.

Et si aucun justificatif n’est disponible ? Il reste une solution pour ne pas subir les valeurs par défaut : l’Investigation Complémentaire.

C’est une prestation que nous proposons lorsque cela s’avère pertinent, afin de chercher des informations non visibles lors du diagnostic initial. Concrètement, cela peut implique le démontage de prise ou de luminaire et/ou la réalisation, avec votre accord, de petits perçages dans un mur pour y glisser une caméra endoscopique,
Toute intervention légère permettant de confirmer la présence (ou non) d’isolant dans les murs.

💡 Lorsque le technicien est équipé et que le timing le permet, cette intervention peut être réalisée immédiatement. Sinon, elle peut faire l’objet d’un rendez-vous complémentaire.

Enfin, le logiciel calcule une consommation énergétique théorique, standardisée, et attribue une note (de A à G), accompagnée d’émissions de CO₂.

Pourquoi les estimations ne reflètent-elles pas votre consommation réelle ?

Parce que le DPE ne prend pas en compte vos habitudes de vie, mais repose sur une modélisation standardisée :

  • Température de chauffage à 19°C,
  • Nombre d’occupants théorique,
  • Usage de l’eau et de la ventilation selon la taille du logement…
  • etc…

Un logement occupé 3 jours par semaine par une personne seule n’aura pas la même consommation qu’un couple avec enfants, dont l’un télétravaille, même si le bien est identique.

Pourquoi deux DPE peuvent être différents ?

Deux diagnostics peuvent différer pour plusieurs raisons :

  • L’un a reçu plus de justificatifs que l’autre,
  • Certains éléments étaient accessibles pour l’un, mais pas pour l’autre,
  • Plusieurs interprétations sont possibles sur certains postes techniques,
  • Les logiciels, bien que basés sur le même moteur de calcul, peuvent générer des variations légères.

Les erreurs existent (votre diagnostiqueur est humain), mais dans bien des cas, ce sont les limites du système qui créent ces écarts.

Et les recommandations de travaux, alors ?

Les suggestions de travaux sont suggérées automatiquement par le logiciel, dans le but de répondre aux objectifs des politiques publiques (énergies renouvelables, aides financières…).
Le diagnostiqueur peut affiner ou écarter certaines préconisations mais il reste contraint par les règles d’éligibilité.
C’est pourquoi certaines suggestions peuvent sembler peu adaptées à la réalité ou au budget du propriétaire.

💡 Dans ces cas-là, le DPE projeté, non réglementaire mais réalisé à la demande, permet de simuler des travaux de façon plus souple, plus réaliste et qui prend en compte les objectifs et les moyens du propriétaire.
Cette version n’est pas valable pour une transaction mais permet d’explorer différents scénarios de travaux.

Côté montants de travaux, les chiffres affichés dans le DPE sont tirés de bases de données anciennes (2021) et ne tiennent pas compte :

  • de l’inflation sur les matériaux qui a eu lieu depuis,
  • du coût variable de la main-d’œuvre locale,
  • des travaux induits (échafaudages, remise en état, raccordements, finitions…).

Ces estimations peuvent donner une idée générale, mais ne remplacent en aucun cas un devis sur-mesure établi par un artisan.

En résumé

Le DPE est un outil d’orientation, pas un verdict. Il reste un bon point de départ pour réfléchir à des travaux, à condition de le comprendre et de savoir en tirer le meilleur.

Pour cela :

  • Fournissez un maximum de justificatifs,
  • Envisagez une Investigation Complémentaire ou un DPE projeté selon les cas,
  • Et en cas de doute, faites vérifier votre DPE par un professionnel.

Si vous avez besoin de conseils pour décrypter votre DPE ou pour anticiper vos projets de rénovation, notre équipe est là pour vous accompagner avec transparence.